dimanche 27 janvier 2013

FAQ 4: Grossesse sperme main réalisable?

Là, je commence à m'inquiéter quand même. Qu'est-ce que j'ai pu écrire dans ce blog pour que l'on tombe sur moi en tapant une question pareille?! 

Deux possibilités: 
  1. tu t'inquiètes parce que tu as été touchée par des doigts pleins de sperme (bon appétit) et tu as peur d'être enceinte (sincèrement, la peur d'être enceinte ne sera que très peu traitée sur ce blog, navrée). Je te recommande un appel au planning familial ou à ton docteur. 
  2. tu veux faire un bébé sans qu'un garçon mette son sexe dans le tien. Je te recommande d'aller en Espagne où tu n'as pas besoin de partenaire masculin pour faire une FIV (il y a d'autres pays, mais je parle de celui que je connais et que j'AIME j'y reviendrai)

De manière plus générale, suis-je vraiment apte à répondre à cette question? 
Perso, j'ai essayé en faisant l'amour et ça n'a pas marché, j'ai essayé de faire encore plus l'amour, de le faire au bon moment et ça n'a pas marché. J'ai pris des comprimés et ça n'a pas marché. Je suis allée en Espagne me faire implanter deux embryons absolument magnifiques et ça n'a pas marché. 
Alors je ne crois pas être particulièrement pessimiste si je réponds que dans mon cas, la "grossesse sperme main" n'est pas réalisable. Et j'ai comme l'impression de ne pas être la seule. 
Enfin, si je reçois un nombre statistiquement significatif de témoignages je ne manquerai pas de contacter le Docteur Frydman ou un autre ami de la femme infertile pour lui faire part de l'avancée de mes recherches.

FAQ 3: Pourquoi utrogestan coule parfois?


Dans cette question, tout est dans le parfois. Tout d'abord, toi qui a émis cette recherche, sache que tu est une putain de grande veinarde et que ton corps a quelque chose de spécial. En effet, chez la majeure partie des filles, ce n'est pas parfois que l'utro coule, mais bien tout le temps. Donc si j'étais toi, je ne me ferais plus de souci, m'achèterais une boîte de protège-slip et remercierais le Dieu de la FIV pour m'avoir donné un corps utro friendly.  

Une fois la question du parfois écartée, intéressons-nous au pourquoi. La réponse est liée à des questions existentielles comme l'attraction terrestre et autres lois physiques. Rappelez-vous, quand nous pensions que nous ferions un bébé en faisant l'amour (MOUAHAHAHA), ne prenions-nous pas des poses plutôt pittoresques après l'amour? Eh bien les mêmes lois qui nous poussaient à faire le poirier sont celles qui nous poussent aujourd'hui pathétiquement à serrer les cuisses quand l'utro se fait la malle. Je crois qu'il faut que nous admettions deux vérités indiscutables: on ne remplit pas un verre en le tenant à l'envers, on est moins forte que l'attraction terrestre. 

Rassurez-vous, les médecins connaissent ces deux règles existentielles et ont pensé à tout: la quantité perdue d'utrogestan est prise en compte dans la prescription. Si juste après avoir mis l'utro on perd l'ovule non dissoute et donc pleine ou presque, il faudra peut-être recommencer l'opération (je vous renvoie au mode d'emploi ou à votre docteur) mais dans les autres cas, c'est normal que ça coule parfois et même un peu plus souvent.

FAQ 2: A quoi sert Vivelledot dans le cas d'une FIV DO?

Lors d'un cycle naturel (ça vous parle? l'adjectif m'est de plus en plus étranger à mesure que j'avance dans la PMA) l'endomètre (c'est la muqueuse de l'utérus) s'épaissit pour permettre l'éventuelle implantation d'un éventuel embryon. 

Dans une fiv avec don d'ovocytes, la fonction ovarienne est bloquée par le decapeptyl. L'épaississement de l'endomètre ne peut donc se faire tout seul et c'est là qu'intervient Vivelledot. 

Donc, une fois les hormones naturelles bloquées, on les remplace par un traitement hormonal. 

Les patches, on peut apparemment les mettre à peu près partout (hanches, cuisses, bas du ventre, haut des fesses, bras) mais pas sur les seins (impossible donc de les transformer en nippies, sont pas très sexy, de toute façon). Je déconseille toutefois les bras: en classe un élève m'a demandé si je voulais arrêter de fumer. Comme je ne comprenais pas la question, il a précisé: "les patches, madame, c'est pour arrêter de fumer?". Non mais de quoi je me mêle?! Et depuis quand on remarque un patch transparent qui dépasse vaguement de la manche d'un t-shirt quand on est censé se concentrer sur le cours?! 
 
A part ça, j'ai pas eu de problème avec vivelledot, si ce n'est les traces qui perdurent: entre les patches et les traces de patches, pas facile de trouver un endroit qui ne me rappelle la FIV. Mais enfin, bon, qui a dit que j'allais pouvoir penser à autre chose?


Je précise si besoin est que je ne suis pas médecin ni quoi que ce soit qui s'en rapproche, mes réponses sont personnelles et ne témoignent que de ma propre expérience.

lundi 21 janvier 2013

Comment j'ai su que j'allais mieux

Mon premier transfert a été un échec. Je m'y attendais, pas affectivement, mais statistiquement, dirais-je. Je savais qu'il y avait 60% de chances pour un test de grossesse positif, et 50% de chances que les embryons s'accrochent jusqu'à la première échographie. Je le savais, j'avais préparé le raisonnement à mettre en marche, les pensées à actionner quand le téléphone sonnerait. J'avais préparé tout ce qui pouvait l'être, raisonnablement. 

Et puis le résultat est venu. J'ai dû arrêter l'utro, arrêter les patches... J'ai été terriblement triste et je suis devenue assez amère, je crois, ces derniers temps. Assez jalouse aussi, et toutes sortes de choses que je n'aime pas tellement. Je ne sais pas exactement combien de temps ça a duré.

Un peu plus d'un mois après ce résultat, j'ai senti un jour que je me sentais bien. Je n'allais pas seulement mieux, j'allais bien. Je l'ai su quand je me suis entendue formuler des projets pour cet été. De super projets, des projets qui feront un peu passer la pilule si cet été je ne suis pas enceinte, des projets que je me ferais une joie d'annuler si je le suis, évidemment. Des projets que je n'avais plus faits, me semble-t-il, depuis l'annonce de ma stérilité mon infertilité.

Je me sens un tout petit peu guérie. J'ai toujours des moments de déprime totale, j'ai toujours envie d'assassiner quelques collègues de temps à autre, mais je me sens comme revenue au monde des vivants. C'est bien sûr aussi l'effet TEC qui joue positivement sur mon moral: il est facile d'espérer quand il y a quelque chose de programmé, une date précise à laquelle se raccrocher. 

En tous les cas, j'essaie de marquer mon optimisme du moment dans ma mémoire, je sens que je pourrais encore en avoir besoin. Il faudra que je me souvienne que je peux être au fond du gouffre début décembre et déborder de projets mi-janvier, ces montagnes russes, je dois les assimiler: c'est la route de la FIV et ça risque d'être la route à suivre pour encore un moment.


mardi 15 janvier 2013

J'ai arrêté la pilule

Eh oui, encore! Je devais la reprendre pour pouvoir planifier le cycle. J'ai pris la dernière hier et avec tous les articles pourris que je lis sur la pilule en ce moment je ne suis pas mécontente. Pas mécontente non plus parce que ça veut dire quand même que, jour après jour, on approche du TEC

Rien de nouveau sous le soleil la neige donc: le temps qui passe, les angoisses le soir en posant la tête sur l'oreiller (c'est toujours à ce moment-là que j'ai le temps de penser à tout ce qui me fait flipper), les espoirs et les projets quand j'ai la pêche... les montagnes russes. Des bébés plein la tête, toujours. 

En ce moment on a du boulot par dessus la tête: la fin du semestre est chargée en conseils de classe, réunions... et ça, pour ceux qui ont des enfants, c'est dur. Oui, je dis bien pour ceux qui ont des enfants, parce que nous, les infertiles, on a rien à foutre de nos journées, c'est bien connu. On devrait être reconnaissants de toutes ces occupations palpitantes qui nous permettent de meubler un peu ce vide immense qu'est notre planning. 

Deux jours de conseils de classe, ce sont deux jours où les parents t'expliquent combien leur vie est compliquée: faut faire garder les enfants, on ne peut pas rentrer à midi... Et toi t'as juste envie de leur déballer ton histoire de FIV et même de FIV DO, d'infertilité et de caryotype inquiétant, d'utrogestan qui coule, de patches qu'il ne faut pas oublier de changer, de piqûres qui font mal au cul et te ménopausent alors que justement, ménopausée, tu l'es, et tu vas pas l'oublier de sitôt... ton histoire de fille de FIV qui pleure tous les soirs un petit moment avant de s'endormir. Bref, faire un scandale pathétique en salle des maîtres! A éviter, vraiment, à éviter. Respirer, vraiment, respirer. 

Et te projeter: peut-être que tu seras l'an prochain dans la même salle des maîtres et tu pourras râler parce que les jumeaux (ben oui, quitte à rêver) te manqueront et que t'auras dû tirer ton lait avant de partir... Peut-être même que tu gonfleras à mort la collègue infertile qui t'entendra d'une oreille pas distraite du tout... ou bien tu te rappelleras tout ça, tout ce qui est venu avant et tu te la coinceras. Peut-être. Peut-être aussi que t'en seras toujours au même point, dans l'attente, entre un TEC et un transfert...

Bref, pendant les conseils, tu parles des enfants des autres, avec des collègues parents et grands-parents qui à la pause te font même voir les photos du dernier sur leur portable. C'est top! Mais tu supportes, parce que ta vie à toi, elle est tellement simple qu'elle en est presque chiante, à force, vu que t'as même pas de système de garde à organiser. Ben oui, c'est tellement simple. 

Bref, et cette fois j'arrête promis, t'as envie de râler aujourd'hui, même si tu sais qu'il y a toujours pire et que finalement, t'es pour l'instant en bonne santé, t'as le temps de faire plein de FIV, un mari, un chien, un bel appartement et même quelques fiveuses qui te lisent et qui te rappellent que t'es pas la seule à avoir cette vie-là. Ca change rien, mais ça change tout.



dimanche 6 janvier 2013

FAQ 1: pourquoi le decapeptyl dans le cas d'une FIV DO?

Il y a des gens qui arrivent sur le blog en tapant son adresse, ou mon pseudo et des gens qui viennent des blogs des copines qui proposent un lien vers le mien. 

Il y a aussi des gens qui arrivent après une recherche google. Inspirée par les questions que j'y découvre et par faithfullyyours j'ouvre une nouvelle catégorie, dans laquelle je répondrai du mieux que je peux aux questions qui ont mené jusqu'au blog. 

Je précise si besoin est que je ne suis pas médecin ni quoi que ce soit qui s'en rapproche, mes réponses sont personnelles et ne témoignent que de ma propre expérience. 


Je commence donc aujourd'hui avec: pourquoi le Decapeptyl dans le cas d'une FIV DO? 

Eh bien sachez mesdames que même en insuffisance ovarienne on peut avoir une fonction ovarienne (j'étais hyper fière quand on a prouvé la mienne, après j'ai compris que ça ne changeait rien à ma situation, m'enfin, bon, passons) et cette fonction ovarienne doit être bloquée pour empêcher que les hormones naturelles n'interfèrent avec la préparation de l'endomètre. 

Comment qu'on fait? On injecte du Decapeptyl en intramusculaire. Et ça, eh bien ça vous ménopause d'un coup d'un seul. Vous étiez en insuffisance ovarienne précoce? Vous voilà ménopausée artificiellement et temporairement! Comment, c'est pas clair?! Allez, je le sais, vous n'êtes plus à un paradoxe près (normalement à ce stade vous avez dû vous remettre à la pilule) et c'est pour la bonne cause!






mardi 1 janvier 2013

I had a dream

En cette première nuit de l'année, j'ai rêvé que mon mari et moi étions en Espagne. Là, le biologiste nous disait que finalement, ils avaient ponctionné des ovocytes chez la donneuse... et chez MOI ahahah. Mais c'est dingue non? Tout ça  l'insu de mon plein gré! Dans mes rêves, apparemment, je ne suis pas ménopausée.

Se posait alors une question cruciale: devait-on transférer mes embryons biologiques sachant qu'ils étaient de qualité merdique et qu'ils risquaient d'avoir un caryotype tout bizarre comme le mien dans mon rêve, apparemment, il n'y a pas de diagnostique pré-implantatoire, comme en Suisse quoi et donc d'être lourdement handicapés? ou devait-on implanter les embryons issus des ovocytes de la donneuse, une vraie déesse du caryotype?

Dans le rêve, je pleure et je parle avec mon mari, je lui explique que quand même, des enfants de moi,  je ne serais pas contre, ça pour une litote... il m'explique que le plus important c'est que nous ayons des enfants en bonne santé, dans mes rêves, comme dans la réalité, mon mari est raisonnable et moi hystérique. Alors on opte pour les embryons issus de la donneuse, tu m'étonnes

Voilà, c'était mon premier rêve de l'année... en espérant que je pourrai bientôt en faire de plus gais et sur des sujets plus variés. Et promis je ne vais pas tous vous les raconter, j'ai trop peur qu'il y ait une psy parmi vous et que toutes mes névroses soient mises à jour.

 
Sinon, hier pour la nouvelle année j'ai suivi cette tradition qui consiste à manger 12 grains de raisin quand sonnent les 12 coups de minuit. Branchée sur TVE... comme la donneuse peut-être, pleine d'espoir, prête à tous les sacrifices et toutes les douleurs pour qu'enfin le bonheur s'invite chez nous et vienne occuper la petite chambre à côté de la nôtre.

 
Mes résolutions... il y en a des tonnes! Elles pourraient faire un blog à elles toutes seules... Mais en rapport avec le sujet qui nous intéresse il y a...
  • ne pas recommencer à fumer, faire un régime et me remettre au sport 
  • essayer de vivre un petit bonheur par jour, apprendre à le repérer et à le provoquer
  • économiser pour faire face sereinement aux factures de la clinique